Le trek du Laugavegur coté pratique


 Dans quel sens faire le trek ?

C’est une question qui semble revenir souvent sur les forums de discussion. La plupart des randonneurs font le trek dans le sens nord sud, c’est-à-dire en commençant au Landmanalaugar pour terminer à Þórsmörk – ou Skógar pour les plus courageux. L’une des raisons invoquées pour choisir ce sens est le dénivelé plus favorable, notamment avant d’arriver à Alftavatn où un joli dénivelé offre une superbe vue sur la région.

Nous avons pourtant décidé de faire le trek du Laugavegur dans l’autre sens, à savoir du sud vers le nord en partant de Skógar. Plusieurs avantages à choisir ce sens :

Les horaires de bus pour Skógarcollaient parfaitement à notre planning, nous permettant de prendre un bus de Reykjavík le matin et de démarrer le trek dans la foulée à la mi-journée. Dans l’autre sens, nous aurions “perdu” une journée, car le bus arrive beaucoup plus tard au Landmanlaugar

 beaucoup moins de monde dans ce sens, par conséquence, on croise plus de monde en sens inverse, ce qui est assez sympa, plus que doubler ou de se faire doubler en tout cas

 une fois arrivée  à destination, on peut profiter de la région magnifique du Landmanalaugar, et faire une boucle supplémentaire si on n’est pas trop crevé. Nous en avons profité pour faire une magnifique rando le dernier jour, en laissant les sacs à dos au camping.

contrairement à Skógar où il n’y a rien, on peut aussi se ravitailler au Landmanalaugar :  il y a un minibus supérette qui vend notamment de la bière !

des bains publics d’eau chaude gratuits sont à deux pas du camping dans un cadre fantastique

inconvénient majeur : c’est plus dur, notamment après le refuge de Alftavatn.

il y a vraiment du monde au Landmanalaugar. Nous avons observé une réelle différence entre notre premier voyage en 2008 et le trek en 2013, c’est un peu la cohue au niveau des sanitaires.

Les coûts à prévoir

L’Islande a la réputation d’être un pays cher, c’est toujours vrai, mais beaucoup moins qu’autrefois. Voici ci-dessous quelques exemples de services payés en 2013. Sans compter les billets d’avion Paris-Keflavik, ni les provisions de lyophilisés achetés en France, le trek nous est revenu à environ 430€ par personne (hébergements divers, transfert en bus, quelques courses au supermarché et un ou deux restaurants).

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Quelle compagnie choisir ?

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Grace aux nouvelles compagnies à bas coûts, notamment WowAir et Transavia, les prix ont bien baissé et la compagnie nationale Icelandair propose quelquefois des prix équivalents voir inférieurs aux compagnies low cost.  Icelandair est la compagnie qui propose les vols les plus réguliers, et ce toute l’année. Wow et Transavia proposent des vols uniquement l’été et le niveau de service/confort est légèrement inférieur. L’avantage de Transavia pour certains est d’avoir Orly comme base en France qui est plus facile à rejoindre que CDG, du moins pour les Parisiens. À prix équivalent, l’avantage va clairement à Icelandair pour son niveau de service, car le prix inclut le transport des bagages. On peut trouver un Paris/Reykjavík A/R aux alentours des 300€ en pleine saison.

Transports terrestres

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Quand on fait un trek, on ne loue pas de voiture en général. Pour se déplacer en Islande, il n’y pas 36 solutions : le bus est probablement le plus pratique. Pour rejoindre Reykjavík depuis l’aéroport de Keflavik (environ 40 km de distance quand même), on peut utiliser le Flybus. Pour le reste du pays, et notamment rejoindre l’un des points de départ du trek, on trouve des infos sur le réseau sur ce site.

Le facteur météo

Comme dans tout trek, c’est vraiment un facteur déterminant, mais encore plus en Islande. Le mauvais temps peut contraindre à l’abandon dans le pire des cas. Nous avons tenu bon malgré les deux premiers jours exécrables même si nous avons beaucoup douté sur nos capacités au début de l’aventure. Il faut être prêt à changer ses plans en terme d’hébergement notamment, et surtout être parfaitement équipés contre la pluie et le vent.

Camping ou refuge ?

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Tout va dépendre du budget, de la disponibilité des refuges, et de la capacité de chacun à dormir dans des conditions météos parfois limites, même en plein été. Ceux qui choisissent le camping doivent par conséquent être parfaitement équipés, avec des tentes résistantes au vent et des sacs de couchage et tapis de sols chauds. Le camping revient également moins cher, environ 15 € pour planter sa tente à côté des refuges. On peut alors profiter des sanitaires et des douches -payantes pour tout le monde, y compris ceux qui dorment au refuge- mais pas des installations du refuge, à savoir la cuisine et/ou la salle couverte et chauffée où tout le monde se retrouve le soir pour se faire à manger. Et quand il fait mauvais en fin d’après midi et en soirée, on n’a pas d’autre choix que de rester sous sa tente, ce qui peut être vraiment déprimant.

Nous avions prévu de tout faire en camping. Au final, nous aurons déplié nos tentes une seule fois, lors de la dernière nuit au Landmanalaugar. Les conditions météo ne nous ont pas permis de camper. Trop de pluie et surtout trop de vent, ce qui aurait rendu nos nuits infernales, et surtout nous aurait fait passer à côté de la bonne ambiance des refuges. Les étapes de ce trek sont relativement courtes, et on peut passer la moitié de ses journées près du camp de base, alors quand il ne fait beau, on fait quoi ?

Nous avons eu beaucoup de chance, car en principe tous les refuges sont complets. Lors de notre deuxième nuit au Volcano Hut de Thorsmork, nous avons vérifié la météo des jours suivants qui annonçait une tempête et du mauvais temps. Nous avons par conséquent demandé à l’accueil s’il était possible de connaître les disponibilités des refuges pour au moins les 2 jours suivants. Ils ont gentiment appelé les refuges de Emstrur et Alftavatn et comme il y avait de la place (nous étions 4), nous avons pu prépayer directement les nuits auprès du Volcano Hut afin de confirmer la réservation. Par chance pour nous, et malchance pour d’autres, une tempête sévissait au même moment au Landmanalaugar, bloquant les marcheurs sur place qui effectuaient le trek en sens inverse, et libérant ainsi des places en refuge.

Que mettre dans son sac à dos ?

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La liste qui suit n’est pas exhaustive, et tout dépendra de la façon de faire son trek, principalement en camping ou en refuge. Par contre, le même impératif pour tous : être totalement autonome pour l’eau et la nourriture, aucune possibilité de se ravitailler en victuailles en cours de trek !

Des vêtements pour le haut du corps

Prévoir du chaud, même en été. Nous avons réalisé le trek début juillet et nous n’avons pas beaucoup randonné en t-shirt. Le vent est l’ennemi numéro 1 en Islande. Quand sa copine la pluie s’y ajoute, il peut devenir infernal de randonner. Un bon coupe-vent étanche est absolument indispensable. C’est probablement l’équipement sur lequel il ne faut pas faire de compromis. J’ai opté pour une veste Marmot Precip à la fois légère et parfaitement étanche que j’utilise depuis tous les jours pour mes déplacements à vélo par tout temps. Cette veste est vraiment géniale, et surtout protège parfaitement du vent.

En plus du coupe-vent, il faut prévoir plusieurs couches, en général un t-shirt en laine mérinos (chaud et limite la formation des odeurs), une polaire intermédiaire (les premiers prix de Decathlon sont vraiment bien) et une polaire un peu plus chaude que l’on peut rajouter ou alterner avec les deux couches précédentes ou mettre en soirée une fois arrivé au campement. Cette technique dite “technique de l’oignon” permet de s’adapter aux conditions climatiques changeantes.

Un pantalon

Pour la partie basse du corps, on peut opter pour un pantalon de randonné déperlant, par exemple un North Face Horizon qui fait vraiment l’affaire et a des jambes “amovibles” permettant de se transformer en short. Ne pas négliger non plus les chaussettes, par exemple les Bionnassay 900 de Decathlon qui sont pas mal du tout. Pour les chaussures, c’est plus difficile de choisir, il faut les essayer, et cela va dépendre du ressenti personnel de chacun. J’ai opté pour les Lowa Renegade GTX qui sont absolument confortables, discrètes et parfaitement adaptées pour un trek en Islande. Rien ne sert de partir avec des chaussures énormes à ses pieds.

Des gants et un bonnet

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C’est indispensable, même en été. Des gants étanches sont préférables. Il est possible de s’équiper à Reykjavík dans la boutique de 66north très sympa.

Un sac à dos

Pour le sac à dos, c’est un peu la même chose que pour les chaussures, dans l’idéal, il faut essayer le sac, si possible lesté, afin de vérifier qu’il est adapté à sa morphologie. J’ai choisi un sac Osprey Aether 60 M acheté au vieux campeur. 60 litres est un bon volume pour réaliser un trek de plusieurs jours en autonomie. On peut choisir plus grand, mais ça devient encore plus lourd à porter. Osprey fait des sacs vraiment pratiques, solides et bien conçus.

Tente et matelas de sol

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Il faut également une tente : si possible légère et qui ne prenne pas trop de place. J’ai trouvé le compromis idéal avec la MSR Hubba Hubba NX. Elle n’est pas donnée, mais parfaite pour 2 personnes et étonnamment spacieuse et facile à monter, car autoportante.

Ensuite, il faut un matelas de sol (uniquement si on campe, pas nécessaire en refuge) et là non plus, il ne faut pas lésiner. Nous avions campé en 2007 en Islande avec des tapis de sol premier prix et nous avons eu souvent froid, car ceux-ci n’isolaient pas correctement du sol. Pour le trek, nous avons investi dans des Thermarest Prolite Plus achetés chez Snowleader pour moins de 100€ l’unité. Très compact et parfaitement isolant, ils sont en plus confortables et permettent de bien récupérer sous la tente.

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Sac de couchage

Pour le sac de couchage, tout va dépendre encore une fois de sa propre capacité à résister au froid, mais aussi du budget alloué. Plus c’est petit et chaud, et plus c’est cher. Il faut trouver un bon compromis. J’avais un Deuter Exosphere +2 – température de confort+2 à +8°C – clairement pas assez chaud pour un couchage en tente. C’était parfait dans les refuges, mais trop juste en tente. J’ai également essayé un Deuter Trek Lite 300 – température de -2 à 3°C – un peu plus chère, mais plus confortable. En tout cas, je ne recommanderais pas la marque Deuter car certains sacs perdent leurs plumes.

Un sac à viande – ou drap de sac de couchage – est fortement recommandé : ceux de Decathlon sont pas mal. Cela permet de garder son sac de couchage propre, et ce n’est vraiment pas du luxe quand on n’a pas la possibilité de prendre une douche après une longue journée de marche.

Réchaud et lyophilisés

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Pour faire sa popotte, un réchaud super : le Primus Eta PackLite – a priori un nouveau modèle est sorti depuis – qui intègre une casserole et protection anti-vent, parfait pour réchauffer l’eau des lyophilisés en pleine tempête !

Les lyophilisés, parlons en justement, c’est formidable en trek, ça ne prend pas beaucoup de place, ce n’est pas toujours mauvais, mais pas non plus excellent. Et au bout d’un moment, on a vraiment envie d’avaler “du solide”. On a testé plusieurs marques, et ce sont les mx3 qui ont remporté tous les suffrages devant la marque VOYAGER, pas mal du tout également.

Ne pas oublier les incontournables barres de céréales dans le sac à dos.

Un sac de compression étanche

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C’est vraiment très pratique, cela permet non seulement de compresser ses affaires et de prendre le minimum de place dans le sac, mais c’est aussi étanche et permet de garder ses vêtements et sac de couchage au sec. On peut choisir un grand sac ou plusieurs petits sacs selon sa méthode de rangement. Decathlon propose des sacs de bonne qualité à des prix très raisonnables.

 

Matériel photo et vidéo

rx100

Lorsqu’on part en randonnée de type trek autonome, on cherche toujours à optimiser le poids de son sac et par conséquent à prendre le moins de “gadgets” possibles. La photo n’étant pas un gadget, il faut faire un choix. Et le choix le plus pertinent, c’est Fred qui l’a fait avec son superbe Sony RX100 qui a réalisé la quasi-totalité des photos de cette aventure. Petit et léger, c’est l’appareil idéal en randonnée. Il n’a rien à envier aux gros reflex tant la qualité d’image est bluffante.

Pour ma part, j’étais équipé de mon fidèle compagnon OM-D d’Olympus, et bien que lui aussi assez petit, il était clairement trop volumineux pour un trek en autonomie avec ses objectifs proéminents. L’autre fidèle compagnon est la caméra Sony HDR GW55, malheureusement introuvable depuis peu. Cette caméra est 100% étanche (on peut filmer sous l’eau), compacte (tiens dans la poche) et réalise des vidéos de qualité. Contrairement à la GoPro, elle est dotée d’un écran intégré, donc rien à ajouter.

Retrouvez toutes les infos sur le matériel photo et vidéo pour le voyage sur cette page dédiée

GPS et cartographie

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Un GPS en Islande ? Honnêtement ce n’est pas indispensable, mais quand on est déjà équipé, pourquoi s’en priver ? Cela permet d’enregistrer son parcours au quotidien et d’analyser sa “performance” par la suite. L’inconvénient, c’est qu’il faut pleins de piles lorsqu’on voyage en autonomie.

J’ai choisi un GPS Oregon de la marque Garmin qui n’est pas trop volumineux, fonctionne sur piles standard (AA et lithium pour une plus longue durée), et possède un grand écran lisible et réactif. En ce qui concerne la cartographie, c’est assez limité pour l’Islande. Pour les GPS Garmin, une superbe carte gratuite est disponible ici.  D’autres cartes gratuites et détaillées sont disponibles en téléchargement sur le site de openstreetmap (dédié aux GPS Garmin). Une autre pépite pour télécharger des cartes gratuites pour les GPS Garmin (en allemand) : Kowoma.de

Depuis peu, une Apple Watch peut également très bien remplacer un GPS classique, toutes les infos, c’est par ici !

Hygiène et pharmacie

Pour terminer, ne pas oublier la nécessaire trousse de toilette -à faire aussi légère que possible- ainsi qu’une serviette en micro-fibre pour la douche !

Où acheter son matériel de randonnée ?

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Si on sait exactement ce qu’on veut, on peut acheter directement en ligne. Si on veut essayer son équipement (notamment les vêtements et surtout le sac à dos), ça peut devenir compliqué. À Paris, les magasins du vieux campeur sont une institution. Pas forcément les meilleurs prix, ni le meilleur accueil en fonction de l’humeur des vendeurs, mais un large choix d’équipement que l’on peut essayer avant d’acheter. J’achète aussi régulièrement du matériel en ligne, particulièrement chez expe, snow leader et sportshop, qui proposent des prix intéressants et sont sérieux dans le suivi du SAV.

À noter que cette page utilise des liens affiliés afin d’aider à faire vivre le site, les liens pointant vers articles Amazon que vous êtes bien entendu libre de suivre ou d’ignorer !


Comments (4)

    • kikoubun

      Bonjour, de mémoire on ne peut pas camper n’importe où le long du Trek et tout est plutôt réglementé, il faut donc s’en tenir aux points de chute officiel et bon courage pour le camping, avec les conditions météos il faut être très bien équipé !

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